Le 7 avril dernier a eu lieu le 2ème RDV Bio Acteurs en région. Il s’est tenu cette fois-ci au lycée agricole de Brioude-Bonnefont en Haute-Loire. Une cinquantaine de participants en présentiel et en distanciel ont pris part aux échanges.
L’introduction de produits bio dans les cantines : comment faire ?
C’est à cette question qu’ont été confrontés Véronique Fournols, Membre du collectif Ecocitoyen du Brivadois (CECB) et Roland Chareyron, Médecin retraité, Maire de Vieille-Brioude et Vice-Président en charge de l’alimentation et de la santé à la communauté de communes Brioude Sud Auvergne. En effet, avec la loi Egalim et la volonté des communes de mieux nourrir leurs élèves, certaines d’entre elles se retrouvent face à de nombreuses problématiques : formation du personnel, aménagement des cuisines, sensibilisation auprès des élus, approvisionnement, gestion des coûts, etc
Pour tenter de répondre à ces interrogations et éclairer les membres du CECB, Anne-Marie Brunerie, 3ème adjointe déléguée au suivi des transitions alimentaires, énergétiques, à l’économie, aux liaisons douces et à l’organisation des services de santé à la mairie de Naves, a expliqué les démarches mises en place par sa commune pour augmenter la part de produits bio dans les cantines :
– Augmentation de 20 % d’approvisionnement en produits bio ;
– Réalisation d’une économie sur l’éclairage public pour compenser l’augmentation du prix des repas ;
– Formation du personnel de cantine ;
– Achat de matériel pour la cantine scolaire ;
– Sensibilisation après des familles.
Plus de bio dans les rayons grâce à des dynamiques entre acteurs
Face à la demande du consommateur, les gérants de magasins spécialisés bio doivent s’adapter et trouver des solutions pour approvisionner le mieux possible leurs rayons. Ainsi, le gérant de Biocoop Brivabio basé à Brioude et des producteurs locaux ont su coopérer pour répondre à ces problématiques d’approvisionnement.
Depuis 2019, le gérant de ce magasin Biocoop a mis en place un système de planification avec des producteurs locaux comme Clément Gaboriau, maraîcher bio au GAEC du Goupil sur la commune de Paulhac (43), Thierry Provencal, producteur de légumes bio au Broc (63) et membre d’Auvabio, et Thomas Jourdain, producteur de légumes bio à Josat (43), également membre d’Auvabio. Ce système de planification permet de gérer les stocks à venir. Il s’opère autour d’un tableau avec des entrées par produits répertoriés. Les producteurs se positionnent ensuite sur les produits en notant la temporalité et les volumes qu’ils peuvent fournir. Cela permet au magasin d’avoir une sécurisation et une visibilité sur les volumes et, pour les producteurs, une sécurité commerciale.
Pérenniser la production face au changement climatique grâce à des initiatives d’acteurs
La dernière partie de cette conférence était consacrée à la mise en place de coopérations entre producteurs avec le témoignage de :
– Mickaël Vacher, producteur laitier bio sur la commune de Chassagne en Haute-Loire et conseiller départemental délégué à l’agriculture ;
– Julien Begon, producteur de céréales et légumes secs bio sur la commune de Collat – membre du GIEE Epis de Cérès.
Depuis 2016, Mickaël Vacher est passé en bio, avec la volonté de garder le même volume de chargement pour nourrir son cheptel. Une problématique a alors émergé : le manque d’apport de protéines dans ses rations. Ne voulant pas acheter de tourteau, il a décidé d’aller chercher cette protéine avec de la luzerne. C’est ainsi qu’il se rapproche de son voisin céréalier et décide de coopérer. Depuis, Mickaël s’engage à acheter le même volume de luzerne à un prix stable tous les ans. Plutôt que d’acheter des terres plus éloignées de sa ferme qui n’aurait fait qu’augmenter son temps de travail et son impact environnemental, il a fait ce choix de s’associer avec son voisin et gagne ainsi en autonomie.
Julien Begon, installé depuis 2018, est lui aussi convaincu qu’il y a une bonne synergie à avoir avec les éleveurs notamment avec les aléas climatiques qui sont de plus en plus fréquents. C’est pour cela que Julien s’est tourné vers le GIEE Les Epis de Céres qui travaille essentiellement sur des variétés populations de céréales. Le but est d’expérimenter les blés anciens, des blés qui ont servi de base au blé moderne, et qui ont été croisés pour les améliorer en fonction de ce que l’on souhaite produire (hauteur de paille, rendement…). Dans ce GIEE, les céréaliers opèrent un travail de sélection en allant chercher des échantillons dans les conservatoires pour les transmettre à des jardiniers afin qu’ils puissent les multiplier. Il est important de mettre en avant ces céréales population qui peuvent pallier au manque de biodiversité et qui permettent l’entretien d’une diversité génétique au sein des territoires.
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