Remplacer les tomates par des carottes en février, c’est possible, alors pourquoi pas faire pareil pour la viande à l’herbe ? C’est à cette question que l’atelier organisé par le Pôle Bio Massif Central, le 2 octobre, au Sommet de l’élevage, a tenté de répondre.
Dans le cadre du projet de recherche multipartenaire BioViandes, financé par le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET), et les conseils régionaux de Bourgogne-Franche-Comté, de Nouvelle Aquitaine et d’Occitanie, dans le cadre de la convention de Massif – Massif Central, le Pôle Bio Massif Central et ses partenaires ont travaillé sur les élevages biologiques à l’herbe (pâturée ou récoltée) du Massif Central, afin de fournir des éléments concrets aux acteurs de cette filière. Ils ont profité du Sommet de l’élevage pour organiser une après-midi de conférences sur le thème « Parlons productions et filières viandes biologiques à base d’herbe ! » afin de présenter des résultats de recherche et de débattre sur la saisonnalité en viande.
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Si l’engraissement totalement à l’herbe est difficile, certains élevages biologiques du Massif Central qui finissent leurs animaux se révèlent néanmoins très économes en concentrés. Dans le cadre du projet Bioviandes, une caractérisation de ces élevages a été proposée : ces exploitations, en autonomie fourragère de 95 à 100%, occupent 1 à 2,5 UMO, présentent 70 à 100% de leur surface en herbe, avec un chargement de 0,7 à 1 UGB/ha. Les animaux reçoivent 0 à 300 kg de concentré/UGB. Les éleveurs dégagent un revenu de 0,8 à 2 SMIC. Lors de l’atelier, les participants ont estimé que ces caractéristiques pourraient servir de base pour la création d’une marque, critère de qualité sur la viande biologique produite à l’herbe sur le Massif Central.
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La participation de l’ensemble des acteurs de la filière viande sera indispensable pour la réussite de la mise en place d’une saisonnalité renforcée de la viande à l’herbe, notamment les distributeurs et éventuellement les associations de consommateurs. Une campagne de communication auprès des consommateurs serait à envisager. En effet, si le consommateur ne trouve pas la viande qu’il souhaite chez son boucher ou son distributeur habituel, et s’il n’est pas averti, il risque d’aller voir ailleurs. Et les acteurs de la filière ne prendront pas ce risque sans assurance et actions préalables… Autre question soulevée : la part de la viande hachée dans la consommation actuelle, aspect à prendre en compte dans la réflexion…