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Maxim’Herbe : une deuxième journée d’échanges !

    Dans le cadre de l’appel à projet Maxim’Herbe, proposé par la DRAAF Auvergne-Rhône-Alpes, en partenariat avec le Commissariat de Massif central, sept collectifs d’éleveurs bovins, allaitants et laitiers, œuvrent pour valoriser les systèmes herbagers du Massif central et leurs pratiques. À travers leurs projets, qui couvrent les filières de la fourche à la fourchette, ils ont pour ambition commune de démontrer la faisabilité technique ET économique de la voie de production qu’ils ont choisies : celle de l’herbe. L’autonomie des systèmes (alimentaire mais aussi décisionnelle) est leur second leitmotiv.

    Le 23 avril 2024, les animateurs des collectifs se sont réunis sur le campus agronomique de VetAgro Sup (Lempdes, 63) pour une deuxième journée d’échanges inter-collectifs (la première avait eu lieu le 6 avril 2023).

    Lors de cette journée, ils ont pu faire le bilan à mi-parcours de leurs projets (2023 à 2025 inclus), et échanger sur leurs réussites mais aussi sur les difficultés rencontrées.

    Des axes de travail communs identifiés

    Deux thématiques clés sont ressorties des échanges :
         –  Comment impliquer l’enseignement agricole dans de tels projets et sensibiliser par l’action les apprenants (et donc les futurs agriculteurs et conseillers agricoles) ? Tous les collectifs n’ont pas les mêmes degrés d’expérience ni de réussite. Cette question est aussi un enjeu clé pour la DRAAF AuRA, financeur des projets Maxim’Herbe ;
         –  Comment valoriser nos réussites techniques et économiques auprès de publics variés (apprenants mais aussi agriculteurs, conseillers, collectivités territoriales…) pour, in fine, mieux accompagner les agriculteurs du Massif central vers des systèmes plus herbagers, autonomes et économes ?

    Ces thématiques d’intérêt feront l’objet de prochains échanges inter-collectifs.

    Des témoignages pour s'enrichir mutuellement

    Outre les témoignages sur l’avancée des projets Maxim’Herbe en tant que tels, ces journées d’échanges inter-collectifs sont aussi l’occasion de partager des visions, des approches particulières, et/ou des outils intéressants.

    Quentin Pignol, de Pignol Ag’Sys’, qui accompagne les éleveurs du GDA Forez-Emblavez et du GDA Haut-Allier-Margeride, notamment dans le cadre du GIEE Los Bòns Prats, a présenté sa démarche, menée avec les agriculteurs qu’il accompagne, pour remettre la prairie au cœur des systèmes d’élevage. Outre des travaux sur les bonnes pratiques à mettre en œuvre, les collectifs impliqués mobilisent l’outil Capflor, outil de conception de prairies à flore variée « sur mesure » (disponible en ligne sur https://capflor.inra.fr/). Pensé pour être utilisé à l’échelle de la parcelle, il permet de concevoir un mélange prairial adapté à chaque contexte pédoclimatique et aux objectifs d’exploitation de chaque éleveur (pâture, fauche, mixte).

    Bruno Gourdon, éleveur de l’association Éleveurs Autrement, est quant à lui revenu sur l’histoire de ce collectif qui, à travers une approche systémique, mise sur l’observation – du troupeau, des prairies… – pour identifier d’éventuels problèmes et leviers à mettre en œuvre. Aujourd’hui, l’association compte trois animateurs qui forment et accompagnent techniquement, partout en France, les éleveurs intéressés. Exception sur le Puy-de-Dôme : les formations sont réalisées par les éleveurs du collectif eux-mêmes. Par ailleurs, dans une démarche d’expérimentation de terrain, des méthodes innovantes sont testées puis diffusées. Fin 2023, Éleveurs autrement a co-édité avec les éditions CREER un ouvrage intitulé « Prairial : une traduction paysanne de l’expression des prairies », dans lequel est présenté l’outil de diagnostic de prairies développé par les éleveurs de l’association. Deux autres ouvrages verront prochainement le jour.

    En conclusion de cette journée, tous les animateurs s’entendent sur l’intérêt de l’herbe dans les systèmes d’élevage du Massif central, avec des avantages techniques mais aussi économiques et sociaux ! De premiers documents de valorisation (fiches techniques, témoignages…) devraient être disponibles d’ici fin 2024 pour étayer ces retours de terrain.